Les cercueils
Le choix d’un cercueil est un passage obligatoire lorsque l’on fait face à un décès.
Grâce au savoir-faire des menuisiers, d’un tronc d’arbre, naissent des morceaux de bois, qui, après transformation et assemblage, deviennent cercueils. Il faut compter entre 8 et 14 pièces différentes pour constituer un cercueil.
Il suffit de pousser la porte des pompes funèbres pour découvrir leur show-room et se rendre compte qu’il existe un choix assez conséquent en matière de cercueils. Quatre modèles sont souvent répertoriés : le cercueil parisien, à couvercle plat et évasé sur les côtés ; le cercueil lyonnais, à couvercle bombé, de forme plutôt droite mais plus large au niveau de la tête qu’aux pieds ; le cercueil de forme tombeau, avec couvercle surélevé et évasé sur les côtés ; enfin le modèle américain, dont le couvercle s’ouvre sur le côté.
Quel que soit le modèle choisi, certaines normes fixées par l’Etat garantissent leur bonne conformité. La paroi doit être d’une épaisseur minimum de 18 mm pour une crémation et de 22 mm pour une inhumation. Il doit également y être apposée une plaque d’identification sur le couvercle depuis 2011. Enfin, le cercueil doit contenir « une garniture étanche fabriquée dans un matériau biodégradable agréé par le Ministre de la Santé après avis du Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France ».
Les cercueils en bois : une valeur sûre
Le cercueil en bois pèse une cinquantaine de kilos à vide, et est biodégradable en une dizaine d’années quand il se trouve en terre. Il mesure en moyenne 55cm de large sur 185 cm de long à l’intérieur, mais sa taille peut être adaptée quel que soit le type de morphologie.
Il peut être issu de différentes essences : en pin (essentiellement utilisé pour la crémation), châtaignier, chêne, noyer, acajou, etc…
Le prix d’un cercueil en bois varie entre 500 euros et 4000 euros. Tout dépendra de la forme choisie, de la manière dont le bois sera travaillé (différentes finitions possibles), et des accessoires demandés (type de poignées, capiton, visseries, ornements). Il peut même être personnalisable par le choix de la couleur ou par une impression sur le couvercle. De cette manière, on peut facilement avoir un cercueil en pin qui sera plus cher qu’un cercueil en chêne, s’il comporte des finitions plus travaillées.
Enfin, certains fabricants de cercueils en bois possèdent la certification PEFC et s’engagent dans la gestion durable des forêts ainsi que dans le respect de principes économiques et éthiques.
Les cercueils en carton : économiques et écologiques ?
Le cercueil en carton existe depuis plus de 30 ans dans les pays européens du Nord. En France, la commercialisation de ce type de cercueil est autorisée depuis 1998, mais il ne connait un intérêt que depuis quelques années. La fabrication des cercueils en carton est encadrée par la loi en matière de normes d’hygiène et de sécurité. Par exemple ils doivent être étanches et hermétiques comme tout autre cercueil. Un cercueil en carton pèse 10 kg à vide mais peut supporter un poids bien plus important. Il est biodégradable en 1 an environ car il est issu de cellulose recyclée et de colle végétale.
Le cercueil en carton est autorisé pour la crémation et l’inhumation en pleine terre. Sa taille standard de 50 cm de largeur intérieure ne peut pas être adaptée à tous les types de morphologie. Son prix varie entre 350 et 600 euros, selon le modèle choisi et la personnalisation demandée.
La banalisation des cercueils en carton permettrait d’épargner un bon nombre de forêts et d’économiser des milliers de litres d’eau et de fuel. Malgré tous ces arguments a priori écologiques, ils demeurent actuellement interdits dans les crématoriums de plus de 40 départements à travers la France. En effet, une énorme polémique tourne autour des cercueils en carton. Certes, il est écologique à sa fabrication, puisqu’il est issu de produits naturels. Economique ? pas forcément, puisque son prix pour le modèle plus travaillé se rapproche du prix du cercueil traditionnel en pin. Et pour la crémation ? même s’il se consume plus rapidement qu’un cercueil en bois (compter environ 90 minutes au lieu du double pour le bois), il nécessite un apport supplémentaire de gaz en grande quantité pour aider à sa combustion, là où le bois se suffit à lui-même. Aussi, la consommation nécessaire en kW est plus élevée que pour le cercueil en bois. Autre problème, mais pas des moindres, les particules produites lors de la combustion sont plus importantes et plus épaisses, ce qui complique considérablement le nettoyage des conduits des crématoriums, voire rend parfois impossible pour certains d’accepter les cercueils en carton si les conduits sont trop étroits.
Les cercueils zingués : cas spécifiques
Il s’agit d’un cercueil équipé d’une doublure intérieure en zinc qui se veut étanche et hermétique. Il peut être équipé d’un hublot, pour permettre à la famille de voir le défunt si elle n’a pas pu être présente lors de la fermeture définitive du cercueil. Il est principalement utilisé lors d’un rapatriement à l’étranger, transport par avion ou maladie qui demeure contagieuse après le décès (telles que le choléra ou la peste). Il est également utilisé lorsque le cercueil est placé de manière provisoire (dans un caveau, un lieu de culte ou à résidence) pour un délai de plus de 6 jours, ou sur demande du Préfet.
Les cercueils à travers le monde
Selon les rites funéraires, les religions et les croyances, les cercueils changent d’apparence. Et selon les pays, les lois diffèrent. C’est ainsi qu’en Angleterre par exemple, outre les cercueils en bois ou en carton, il existe également d’autres alternatives telles que le métal, l’osier ou la laine.
En Afrique, et plus particulièrement au Ghana, les traditions ancestrales s’associent à la vie contemporaine urbaine. Le cercueil se transforme alors en véritable œuvre d’art. Les différentes formes de cercueils représentent le métier ou la passion du défunt, bref, le représente dans sa personnalité. Certains sculpteurs ghanéens sont reconnus à travers le monde entier et ont exposé dans les plus grands musées (comme par exemple Joseph Ashlong au Brooklyn Museum of New York).
Quoi qu’il en soit, le choix est là. Quelles que soient ses convictions, chacun est libre de décider ce qui correspond le mieux. Il s’agit avant tout de rendre un dernier hommage au défunt, et cela passe évidemment aussi par le cercueil.
Et pourquoi ne pas décider soi-même de ce que l’on voudrait vraiment pour son propre enterrement, afin d’éviter à nos proches de faire ce choix difficile.